Tombstone - fréquence publique
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 Monotonie (lune 140 environ)

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AuteurMessage
Josep
Barman au Fond du Trou
Josep


Nombre de messages : 879
Localisation : En exil (mais il reviendra)-il est revenu et il y est mort.
Date d'inscription : 28/01/2007

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MessageSujet: Monotonie (lune 140 environ)   Monotonie (lune 140 environ) Icon_minitimeLun 16 Fév - 18:38

C'est étrange comme il est difficile de mesurer le temps quand on n'y prend pas garde. D'autant plus difficile quand les journées se suivent et se ressemblent, quand les lunes suivent le même schéma, quand tout est plus ou moins fait de manière similaire à intervalle régulier. Bien sur, quelques distractions viennent varier le quotidien, un message radio, un compagnon qui se dessèche de zombinite et ne se réveille pas, un mec qui se fait dessouder au loin, le tueur qui radine, un nuage qui passe ou une feuille qui tombe. Au printemps, non mais je vous jure.
En un mot comme en mille, la monotonie avait fait son grand retour au sein du groupe, et semblait bien partie pour s'incruster partout ou elle le pouvait. Les même personnes faisaient à manger, les mêmes puisaient l'eau... Bon d'accord, la même. Et les mêmes allaient régulièrement sur la plaine concocter des remèdes et autres baumes pour les blessures du quotidien. Un truc qu'il faut savoir sur la monotonie, c'est que si on la laisse s'incruster trop longtemps, elle rameute les copains, et en premier l'ennui.
L'ennui donc, commençait à poindre dans le groupe, et Josep le savait, l'ennui, c'est le premier pas vers la Zombinite. Alors il essayait de motiver les troupes, de proposer des choses. Tout ça pour se rendre compte que comme jadis, il fallait botter des cul pour que ça bouge. Parce que sinon, on tergiverse, on étudie, on contre propose, on modifie et finalement on ne fait rien. Sauf que lui, botter des culs s'était pas son truc, alors il attendait. L'ennui (Ah!) quand on attend, c'est l'ennui justement. Heureusement ; ou pas, il sera bien assez tôt pour le découvrir ; heureusement donc, ils étaient à Tombstone (à quelques épaisseurs de sable près) et le jeune homme trouvait facilement de quoi s'occuper. En général lors d'un moment de libre il se levait, partait un peu au hasard à la recherche de quelque chose, et rentrait bredouille. Dans son esprit, il était impossible que la ville ait disparu comme ça comme si un coup de balai divin était passé par là et avait fait place nette. Enfin, nette, plus trop puisque les cadavres fleurissaient ça et là comme si de rien n'était. Le printemps pour tout le monde.
Il avait aussi récupéré un arbre mort et l'avait façonné non sans mal pour en faire un énorme pieu. Il l'avait planté dans le sol et le fut le dominait d'une bonne tête. En gros il avait élevé la pierre tombale de la ville. Le bois tombal aurait été plus juste mais on ne va pas chipoter sur les termes techniques. Il avait passé plusieurs heures à graver la surface d'un épitaphe.


Ici repose la cité de Tombstone, cœur de la meute, ainsi que tous ceux qui y perdirent la vie. Ariel garde votre esprit.

Au sommet du pilotis, il avait placé un crâne blanchi trouvé un peu à l'écart, et le soir avait allumé un autre feu à proximité. Le pieu était assez loin du camp, il aurait pu demander aux autres de l'accompagner, mais il ignorait quelle serait leur réaction face à ses activités... Funéraires ? Morbides ? Peu importe. Il portait la liste autour de son coup, elle faisait deux tours complet dorénavant. Il sortit son couteau et se fit une petite entaille dans le bras gauche. Faible douleur finalement. Il garda la main en coupe pour recueillir le liquide carmin qui commença à perler puis descendit le long du bras. Quand le volume de sang fut suffisant, Josep ferma sa main pour qu'elle soit imprégnée puis la posa sur le poteau afin que la marque soit nette, il la laissa appuyée et commença à saisir les totems de la liste un à un, ayant une pensée pour chacun de ceux dont les noms étaient inscrits. Quand il eu fini, le sang ne coulait plus, la vie continuait et la cicatrisation avait commencé malgré sa plongée parmis les morts.Quand il rentra se coucher, la lune était déjà haute, il attendit à la limite de la zone de lumière qu'Ed' prenne sa garde, le jeune homme commençait à avoir l'habitude des virées nocturnes de son compagnon, et luxe suprême ne posait jamais de questions. Avec Maxine, ils étaient les seuls vrai stoniens, les seuls vraiment à leur place. Cette pensé l'étonnait toujours, il appréciait beaucoup Lya, Jal' et Clara, vraiment. Mais à la faveur de la nuit, quand il laissait son esprit vagabonder dans ses souvenir, aux limites du mystique, il ne pouvait s'empêcher de faire une distinction. Pourquoi ? Il n'en savait rien. C'était comme ça.
Le lendemain, alors qu'il finissait la besace de Lya ; après quelques ratés au démarrage, une quarantaine de lunes sans pratiquer ça laisse des traces ; il repartit explorer l'oasis, bien conscient de la futilité de la chose, mais il ne pouvait guère faire autrement. Il avait quadrillé le secteur dans presque tous les sens, et s'éloignait de plus en plus. Un jour il faudrait qu'il s'arrête et accepte l'évidence, mais pas maintenant. Le barman, dont le comptoir était enseveli avec la gnôle, était sur le retour quand un objet attira son regard. Après s'être pris dans son pied et manqué de le faire tomber. Il se baissa et le ramassa. Son cœur manqua un battement, ses jambes flageolèrent et il s'assit sans grâce, le fessier tombant lourdement sur le sable. A sa joie se mêlait sa tristesse, avant que toute joie s'éteigne. Bien sur il avait trouvé quelque chose, d'où la joie. Le collier de Falmala, couvert de sang. Peut importe comment il était arrivé là, que ce soit le sang ou le collier, au fond de lui un mince espoir dont il ne soupçonnait même pas l'existence se brisa en mille morceaux (mille vingt sept exactement). Falmala était bien morte, et soit on l'avait tuée, soit on l'avait débitée en morceau soit les deux et pas forcément dans le bon ordre.
Normalement, il devrait faire un truc du genre serrer le collier contre son cœur et sangloter pendant des heures, mais son deuil il l'avait déjà fait, le pragmatisme est un art chez certaines personnes. Il se contenta de l'enrouler autour de son poignet et se releva, une larme coula le longe de sa joue et s'écrasa sur le sable sec. On était loin du torrent prévu. Il rentra d'un pas traînant et s'assit près du feu, les yeux secs, un sillon tracé sur la poussière de son visage.
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