Tombstone - fréquence publique
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 Encore une journée dans la neige.

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AuteurMessage
Josep
Barman au Fond du Trou
Josep


Nombre de messages : 879
Localisation : En exil (mais il reviendra)-il est revenu et il y est mort.
Date d'inscription : 28/01/2007

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MessageSujet: Encore une journée dans la neige.   Encore une journée dans la neige. Icon_minitimeVen 30 Nov - 12:38

Depuis qu'il avait fêté l'anniversaire de son arrivée dans la ville Josep constatait que malgré lui, il répétait des gestes qu'il avait fait l'année précédente. Aujourd'hui par exemple, il neigeait, il faisait froid et il allait quitter le bar pour la journée. Cette année par contre il le laisserait ouvert, les Stoniens appréciaient la chaleur de la cheminée et le confort du Fond du Trou aussi relatif qu'il puisse être. Quelques jour plus tôt, Aronofsky avait détruit une partie du stock de gnôle, persuadé d'une part qu'il avait réglé son compte à chaque bouteille et qu'il était dans son bon droit. Autant ne pas lui dire qu'il se fourvoyait dans les deux cas. Depuis les bagares déclenchées par Ariel, il avait apris à ne stocker au bar que quelques bouteilles.
Comme l'année précédente il avait tout préparé depuis plusieurs jours voir plus. Le tas de bois sec était à côté de l'alambic, les tonneaux de fruits à proximité également. Il avait eu du mal de les transporter seuls, il avait donc demandé un coup de main à Nova et Ed' en rentrant de l'oasis. Ils les avaient sortis de la salle du fond où ils masséraient en attendant leur heure.
Cette année encore il serait seul, Youenn était toujours au Passage, et ceux qui s'étaient proposés de lui filer un coup de main n'étaient plus là. Lance était parti il y longtemps maintenant et aux dires d'Axl il était mort. Quant à Malcolm, il avait fait une crise de zombinite carabinée et avait fini par succomber aux portes de la cité. Heureusement le gamin avait eu le temps d'apprendre quelques informations au barman. Saurait il seulement s'en servir correctement, il n'en était pas sûr.
Josep avait récupéré les pièces que Lance avait enlevées et que Liam avait récupérées, il avait nettoyé le reste de fond en comble. La dernière fois qu'il avait servit, l'alambic avait extrait des substances hallucinatoires d'un bon paquet de champignons. Josep ne voulait pas que ça pollue sa gnôle. Ne serait ce que parce qu'il ne voulais pas se shooter lui. Il avait réfléchi longtemps sur les informations de Malcolm et sur ce qu'il avait constaté les autres fois qu'il avait distillé. Il en avait conclu que Lance avait raison sur certains points, mais qu'il avait vraiment exagéré en enlevant tant de pièces de la machine, il en avait donc réinstallées quelques unes et regardait le feu courir sous la cuve. Il devait être régulier, c'était sur maintenant. Il avait sortit un tabouret du bar, et s'assis dessus emmitouflé autant que faire ce peu, il tendis ses mains vers le feu, les yeux rivées sur les flammes, les oreilles tendues pour écouter le bouillonnement de la mixture. C'était encore le début du processus alors rien n'était encore sorti au bout du serpentin de fortune, mais il avait modifié sa place pour que la sortie se fasse dans son champ de vision. En dessous les bouteilles attendaient leur tour, alignées en rang d'oignons.
Malgré sa tâche et l'attention qu'elle requèrait, il ne put s'empêcher de réfléchir, même avant qu'il eu été choisi pour siéger au conseil, il cogitait souvent, mais depuis le jour où Jeremiah lui avait annoncé la nouvelle, c'était encore pire. Surtout avec les problèmes qu'il avait à gérer à l'intérieur des Waterhunters et parce qu'il était le seul à pouvoir seconder Sunetra en ce moment, Maxine ne se sentant pas trop concernée par sa place de conseillère. Gertude partie, la section delta de la phalange pourpre en mission avec le bédouin, c'était à lui qu'avait échu la gestion des échanges avec les bûcherons et il était hors de question qu'il se plante comme au port. Depuis qu'il avait renoué avec un semblant de civilisation, il avait toujours voulu bien faire, montrer aux autres ce dont il était capable. De là à dire qu'il cherchait la reconnaissance de ses pairs il n'y a qu'un pas. Il ajouta une bûche et tisonna. A Renaissance il cherchait celle de Talia, après ce fut celle d'Ariel puis de Cazaril. Maintenant, c'était celle de tous les Stoniens, qu'il les connaisse bien ou pas. Mais pire que tout c'est à lui même qu'il voulait prouver ses capacités. Il voulait se prouver qu'il méritait d'être encore en vie, qu'il avait le droit d'être toujours là. Il voulait montrer qu'il n'état pas un parasite, qu'il ne se contentait pas de prendre dans les réserves de là ville pour suivre le concept des trois b. A force de regarder les gens, d'écouter la radio du bar, il en était arrivé la conclusion que suivre ce concept était ce qui suffisait à la plupart des gens.
La première goutte pointa en bas du serpentin gonfla puis se détacha. Elle s'écrasa ne fraction de seconde plus tard au fond de la bouteille qui n'attendait que ça. Baise, Bouffe, Biture... Baston, conviendrait aussi pour la plupart des cinglés du désert. Finalement lui aussi suivait le concept, mais il ne s'en contentait pas. Il avait entendu sur les ondes les gars d'Arkham exposer leur point de vue, pointer Tombstone du doigt, traiter ses habitants d'ennemis de l'anarchie et du chaos. Il sourit, il se demanda s'il était le seul à saisir l'ironie de la situation ; des gens qui étaint l'exemple même de l'organisation à outrance qui reprochaient à une communauté ou le maitre mot était le bordel permanent d'être contre l'anarchie. Sans le conseil, la ville partirait en vrille. Déjà qu'avec ce n'était pas forcément évident. Bien sûr, il y avait des villes dans le désert où le pouvoir avait échu à des personnes qui s'en abreuvaient, qui ne vivaient que pour ça et qui en abusaient. Ici, Josep avait plutôt l'impression que c'était le jeu de la patate chaude, et que seuls ceux qui avaient l'intérêt commun en ligne de mire faisait en sorte que la ville tienne debout. Pourquoi avait il accepté de diriger un groupe de puisatier, de s'occuper du Fond du Trou, de siéger au conseil ? Après tout ce n'étaient que des contariétés en plus, il aurait très bien pu se contenter des puiser de l'eau sous les ordres de quelqu'un, de fabriquer des besaces seul au fond de l'atelier. Mais si personne ne s'occupait de ses tâches, qui survivrait ? Pas grand monde. Etait il altruiste ? Peut être, avide de pouvoir certainement pas. Qui l'avait été à Tombstone ? Ariel ? Même pas, elle avait cédé ça place à Sunetra pour vivre sa passion, foutre le bordel partout où c'était possible. Sunetra ? Elle s'état déchargée sur Jeremiah dès qu'elle avait pu. Jeremiah ? Il répétait à qui voulait l'entendre que la place était à disposition de qui en voulait. Toubib ? Malgré ce qui s'était passé, Josep n'était même pas sûr que ce fut le cas.
Les membres du conseil permettaient aux Stonniens de vivre - de vivre bien même, c'était bien pire ailleurs - sans avoir à ce préoccuper de rien, n'importe qui était libre de donner son avis à tombstonne, qui le faisait... Aronofsky ? Non il se contentait juste de trouver la phrase qui rendrait un maximum d'interlocuteurs furieux. C'était un jeu stupide, mais c'était le sien. Non, ce qui gênait Arkham, c'était les "salaires" versés par la ville à ses administrés. Ce n'était au final qu'un moyen d'empêcher n'importe qui de prendre n'importe quoi dans les réserves de la cité et de compromettre la survie du groupe tout en y ayant un accès maitrisé. Car au final c'était ça le principal, la philosophie de Tombstone, non pas "tout travail mérite salaire" comme tout le monde le pense. Car permettre la survie de tout un chacun, c'est déjà un salaire suffisant, en tout cas c'était suffisant pour Josep. Le marché avait été clair quand ils étaient arrivé à Tombstone et il était juste. Vous travaillez pour la survie du groupe et le groupe assure votre survie. Pour le reste chacun fait ce qu'il veux sauf faire du prosélytisme.
Le flux de gouttes était maintenant régulier et Josep eu peur que ses pensées l'aient empêcher d'assurer la régularité du feu, il le regarda avec inquiétude mais constata qu'il était encore suffisamment vivace. Il entendit des rires à l'intérieur du bar et se mit à sourire. Finalement il l'était peut être, altruiste.
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