Le portail d'entrée s'est ouvert sur le révérend, sa jeune protégée, et leur eunuque chanteur de variété, atrocement mutilé et sévèrement encordé... Le vieux réajuste son chapeau, adresse un signe de gratitude à la maire locale à qui ils doivent l'ouverture du portail, et commence à s'avancer dans l'artère principale de la ville, trainant d'une main ferme le "malheureux blessé", et Enragée toujours agrippée à lui, d'un air timide, voir même peu confiant envers les citadins.
La ville est importante, à en juger par le nombre de personnes présentes dans les rues, certaines se rendant à leur tâche quotidienne, d'autres flânant de ci de là... En avançant, le révérend peut en reconnaître certains, bien caractéristiques. Celui là, à la peau mate, qui interpelle les gens pour leur refourguer des broques sans valeur à des prix exhorbitants; celui-là doit-être Jérémiah, à n'en pas douter.
Et cette vieille femme, qui traîne une barre de fer derrière elle en brâmant à tout va; celle là doit-être Gaara. Les autres, il ne les connaît pas; Gertrude doit-être au bureau local du shérif à remplir ses fonctions administratives, il la verra plus tard. Pour l'instant il n'a qu'une préoccupation: trouver un local désaffecté pour lui et sa troupe de fortune...
"Enragée, mon enfant, si quelqu'un approche de trop près pour se rendre compte de l'état de notre compagnon... Tu lui diras ce que nous avons convenu que tu dirais hmm?? Tu sais bien... L'autisme, la crise d'épilepsie... Huhuhuu..."
L'étrange personnage et ses deux compagnons continuent donc de s'avancer, passant différents bâtiments de taules et de bois, amoncellements d'ordures de l'ancien temps assemblés avec ingéniosité, et croyez moi, il en faut de l'ingéniosité, pour construire un bâtiment quelqu'il soit avec du carton et de la taule rouillée...
Au final, le groupe s'arrête devant un vieux cabanon desaffecté, un peu en retrait par rapport à l'artère principale.
"Hmmm... Ici nous devrions être biens..."
Sans le ménager, il pousse devant lui son captif et lui flanque un coup de pied dans le dos, pour le faire entrer dans la cabane sombre. Le malheureux va s'écrouler les dents contre le sol, qui malheureusement pour lui n'est pas si meuble que ça. Un craquement sinistre se fait entendre...
"Malédiction ! La langue d'abord, et maintenant les dents... Enragée ma fille... Il va falloir que tu nous raccomode ce monsieur à ta sauce, sinon nous ne pourrons jamais louer ses services de chanteur..."